Bonjour Bonsoir, l’agence parisienne qui veut rompre avec la “surcommunication” des clubs

Écrit par Lucas Javelle
Photo de couverture : ©D.R.
Le 28.09.2017, à 17h32
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©D.R.
Écrit par Lucas Javelle
Photo de couverture : ©D.R.
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Le paysage culturel parisien – plus particulièrement celui de la fête – voit aujourd’hui l’émergence d’un nouveau bourgeon : Bonjour Bonsoir, agence créée par l’équipe responsable du Badaboum, du Panic Room et des croisières Safari Boat. Pour l’occasion, Trax est allé à la rencontre d’Aurélien Delaeter, grand manitou de l’organisation, pour tenter d’en savoir un peu plus.

Faire bouger les lignes, c’est le mot d’ordre de l’équipe depuis 2012, date de création du Panic Room, ce bar à cocktails branché et sa cave/dancefloor illuminée. Depuis, le Badaboum a vu le jour, avec une prog qui mélange concerts de rock, pop ou musiques du monde et DJ sets, avec un espace restaurant, un bar à cocktails (une obsession), un “appartement” et une secret room. Avec Bonjour Bonsoir, la vision de l’équipe reste la même, mais prend une tout autre ampleur ─ notamment avec l’arrivée du spot éphémère 824 heures, rue Oberkampf. 

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Bonjour Bonsoir, c’est quoi exactement ?

C’est une entité qu’on a créée parce qu’on s’est rendu compte qu’on avait plusieurs cordes à notre arc, avec des lieux fixes comme le Panic Room et le Badaboum, ou des évènements éphémères sur des lieux qui ne nous appartiennent pas. Il fallait donner une cohérence à tout ça, et on a donc créé cette agence, ce collectif, ce cartel, qui s’appelle Bonjour Bonsoir. C’est une agence qui répond à nos propres envies de faire les choses autrement.

“On ne veut pas être réduits au monde de la nuit.”

Pourquoi avoir choisi ce nom ?

C’est pour dire qu’on ne veut pas être réduit au monde de la nuit. C’est une partie de notre métier, comme les concerts et la bouche – nourriture et boisson. On fabrique des évènements et des lieux qui tournent à différentes heures du jour et de la nuit, donc « Bonjour Bonsoir ». Notre objectif, c’est de faire différentes choses à différentes heures pour différentes personnes.

Avec le Panic Room ou le Badaboum, et bientôt le 824 heures, vous avez apporté une touche atypique à la fête parisienne. Quelle était votre démarche ? 

On a réfléchi à ce qui existait, on s’est demandé comment on pouvait le faire autrement. L’idée, c’était de prendre une tendance, un plaisir et une envie et d’essayer de faire les choses différemment. Il y a quelques années, on était en 2012, on sortait d’une immense friche où il ne se passait rien, et soit on allait dans des warehouses et des lieux un peu cradingues pour écouter de la techno, soit dans des bars chics pour aller boire des cocktails. Nous, on a lancé le Panic Room, qui était une espèce d’entre-deux, un bar à cocktails où l’on peut boire des trucs un peu cool et écouter de la musique électronique. Quand la grande mode des clubs électroniques est revenue, il y en avait beaucoup, mais pas de lieu où l’on pouvait à la fois manger, boire, écouter de la musique… Alors on a créé le Badaboum, pour sortir du côté clubbing stricto sensu avec un restaurant, un bar à cocktails et une salle de concert. Maintenant que les lieux de concerts se multiplient à leur tour, nous nous sommes amusés à sortir des salles classiques pour faire des live en croisière en plein air avec le Safari Boat !

Comment allez-vous vous organiser en interne pour gérer l’agence ?

Une partie de l’équipe opère sur l’ensemble des entités et sur Bonjour/Bonsoir. C’est le cas du pôle communication et d’une partie de la direction artistique. Ce pôle communication nécessite d’avoir une vue d’ensemble, parce qu’il faut garder un fil rouge pour ne pas s’éloigner du concept, et avoir le bon mot pour lancer du bouche à oreille.

“On a tous fait le même constat : tout est en surcommunication.”

Avec le 824 heures, vous ne voulez communiquer que le strict minimum. Ce n’est pas un peu contradictoire ?

Ne pas communiquer, c’est déjà un gros boulot de communication. Rendre les choses opaques, c’est aussi une stratégie, comme le refus de vente. On se souvient du Perchoir qui avait démarré sans réseaux sociaux ni communiqué de presse. Ça peut parfois porter ses fruits, parfois non. Mais ils ont eu le mérite de le tenter.

Comment comptez-vous attirer du monde aussi simplement, sans réelle communication ?

Le boulot, quand une idée comme ça germe dans nos têtes, c’est d’en parler avec les copains. Ce sont des discussions, souvent des envolées lyriques, qu’on a eu avec les gens d’A Nous Paris, avec le Camion Bazar, et on a tous fait ce même constat : tout est en surcommunication. Du coup, ce projet va marcher avec ces gens-là, qui partagent notre conception. Nous sommes des crews qui ont tellement opéré et on respecte tellement notre public qu’il nous fait confiance. Après, est-ce que ça marchera ou pas ? L’important, c’est de faire des paris. Et ces paris vont permettre à terme, quoi qu’il arrive, de faire bouger les lignes.

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