La ville de Berlin a reconduit pour les deux prochaines années le financement par subventions fédérales des mesures de protection antibruit pour les clubs. Depuis novembre 2018, une campagne de financement a été mise en place pour insonoriser les clubs berlinois, afin d’apaiser les voisinages se plaignant fréquemment des nuisances générées par ces lieux.
« Préserver la culture clubbing »
Mis en place par la sénatrice écologiste Ramona Pop, et régulée par l’intermédiaire de la Commission Club, le programme va pouvoir se poursuivre avec un budget de 500 000 € disponibles par an, pour les deux prochaines années. « Nous voulons préserver la culture clubbing qui anime la capitale et concilier les intérêts légitimes des habitants avec la scène club berlinoise. C’est pourquoi nous continuerons à soutenir financièrement les clubs en 2020 et 2021 », explique-t-elle.
Généreux, ce financement ne peut pas dépasser 50 000 € par club. C’est aux exploitants des clubs de supporter eux-mêmes entre 10 et 20 % des investissements nécessaires. Afin d’éviter les abus, les subventions ne sont versées qu’à partir du moment où les fonds propres pour la réhabilitation antibruit ont été épuisés.
Des subventions proportionnelles
Comme l’indique le site Berliner Zeitung, le Klunkerkranich doit par exemple améliorer l’isolation acoustique pour 56 000 € après des plaintes et est subventionné à hauteur de 45 000 €. Le Golden Gate, situé dans un arc du métro de la Schicklerstraße, reçoit quant à lui 36 000 € pour l’installation de nouvelles fenêtres insonorisées, contre une contribution propre de 9 000 €. Les clubs Gretchen, IPSE, SO36, Musikbrauerei, Kater Blau, Tresor, Else, Panda Theatre, YAAM, Art Stalker et Birgit & Bier bénéficieront aussi de ces subventions.
C’est donc une nouvelle avancée pour les clubs berlinois et la culture électronique qui en émane, pour le soulagement des exploitants, mais aussi pour le plaisir des artistes et du public qui fréquentent ces temples de la techno. Berlin compte environ 700 salles et organisateurs, qui selon une étude de l’administration économique proposent près de 58 000 manifestations par an. En 2018, le tourisme techno aurait rapporté 1,4 milliard d’euros à la capitale.
Par ailleurs, il est bon de savoir que Paris n’est pas en reste concernant les financements pour aider ses lieux culturels et festifs. En effet, comme le précise, Frédéric Hocquard, adjoint à la Maire de Paris, chargé de la vie nocturne et de la diversité de l’économie culturelle dans la capitale, il existe « un fond de soutien avec le CNM de 1 million d’euros qui fonctionne depuis 2 ans. Il nous a permis d’aider notamment la Machine, la Gare des Mines, la Mécanique Ondulatoire ». Ces aides permettent à ces cafés-concerts et clubs d’ainsi se mettre aux normes en terme : d’accessibilité, de sécurité incendie et d’insonorisation.