Malgré l’énorme mobilisation du public public, de la Club Commission et de certains politiques de la capitale allemande, Berlin a dû dire au revoir au Griessmuehle, aujourd’hui en exil. Mais pas avant une dernière fête. Le week-end du 1er février, le club iconique a été investi par Cocktail d’Amore, ces soirées hédonistes créées en 2009 par les Italiens Giacomo Garavelloni et Giovanni Turco. Aux aurores le lundi, le photographe Gil Corujeira a pu s’immiscer dans le club pour shooter une série de clichés aux airs de gueule de bois.
Le site allemand Telekom Electronic Beats, pour qui a été réalisé le portfolio, souligne que « les lieux de Berlin sont connus pour leur politique de non-photos, mais parfois la documentation est la seule façon de faire proprement le deuil de ce dont on nous a privés ». Des déchets jonchant le sol des différentes salles désertiques, une atmosphère nostalgique et sombre, un temps pluvieux… Ce seront donc les dernières images du club qui aura vu la fine fleur de la musique électronique underground depuis 2011 .
Pour rappel, une pétition ouverte courant janvier en soutien au Griessmuehle avait réuni près de 50 000 signatures, une manifestation contre sa fermeture s’était déroulée dans le quartier de Neukölln, alors que la Chambre des représentants de Berlin s’était prononcée à l’unanimité en faveur du maintien du club par résolution parlementaire. Tant de mobilisations qui n’ont finalement pas réussi à aboutir pour le sauver.
