Dans tes temps reculés, sur la route qui relie le continent africain à l’Amérique, le capitaine d’une galère transportant des esclaves décida de se débarrasser des femmes enceintes qui ne lui étaient pas utiles en les jetant par dessus bord. Plongées dans l’océan, elles donnèrent naissance à des enfants munis de branchies. Répartis en différentes tribus, leurs descendants peuplèrent le monde aquatique de Drexciya.

C’est ainsi que débute l’histoire mythologique et afro-futuriste développée au cours des années 1990 par le duo electro le plus mystérieux de Detroit. Aujourd’hui, le label berlinois Tresor se lance dans la publication d’un roman graphique, dont les dessins sont signés Haqq, et Alan Oldham, entre autres.
Annoncé l’an dernier, le premier volume, à paraitre le 22 mai prochain, se concentre sur la naissance du premier Drexciyen, pionnier du nouveau monde subaquatique. L’histoire est signée Abdul Aqim Haqq, l’artiste plasticien qui avait dès l’origine aidé à la conception de l’univers mythologique, et Dai Satō, connu pour ses scenarii de Ghost in the Shell et Cowboy Beebop, deux incontournables de l’animé japonais.
Drexciya, duo formé par le défunt James Stinson et Gerald Donald (Dopplereffekt) avait profondément marqué la musique techno et electro de Detroit au cours des années 1990. L’identité des membres de Drexciya, longtemps gardée secrète, avait rendu culte leur univers légendaire.