Aux États-Unis, des cours de self control pour les videurs de club

Écrit par Théodore Hervieux
Photo de couverture : ©Jake Nicol
Le 30.05.2016, à 12h25
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©Jake Nicol
Écrit par Théodore Hervieux
Photo de couverture : ©Jake Nicol
Reprenant des exercices de maîtrise de soi, un ancien policier de la ville de San Diego en Californie s’est lancé il y a 20 ans dans la formation de videurs de boîtes de nuit. Une reconversion lucrative, mais surtout utile pour de nombreux établissements qui peinent souvent à gérer des situations violentes. Démonstration.


Face à une vingtaine de gaillards au tour de bras souvent aussi large que celui d’une cuisse, Robert C. Smith se sent pourtant comme un poisson dans l’eau. Dispensant aux participants de son cours de “self control” les trois mêmes principes du super-videur incarné par Patrick Swayze dans Road House (1989) (“ne sous-estime jamais ton adversaire”, “emmène-le à l’extérieur” et “sois gentil”), cet ancien policier californien de la ville de San Diego n’hésite pas à mettre leur sang-froid à l’épreuve, balançant invectives salées et gentilles bousculades.

Videur WSJ (Jake Nicol)
Robert C. Smith ne se laisse pas facilement intimider. (©Jake Nicol)

“Robert Smith a lancé sa compagnie il y a près de vingt ans, à l’époque où il était encore agent de patrouille du département de police de San Diego”, rapporte The Wall Street Journal, à l’origine d’un reportage sur la question. “Une nuit, après avoir répondu à l’appel d’un videur, Robert finit par arrêter ce même videur pour violences envers un client éméché. Un business était né.”

Si l’on en croit les 5 000 dollars que débourse chaque participant, Robert Smith semble avoir parfaitement réussi sa reconversion, lui qui a pris sa retraite en 2012 et sillonne depuis le pays pour dispenser ses conseils. Un business opportun donc, qui fait suite à un contexte où les videurs doivent aujourd’hui travailler avec plus de finesse, afin notamment “d’éviter d’être poursuivis en justice”.

Pour illustrer son propos, Robert Smith dégaine devant l’assemblée la photo d’un homme à la face ensanglantée, après qu’un videur l’a sorti d’un club en l’envoyant valser la tête la première. Comme aux États-Unis, rien ne se fait dans la demi-mesure, la victime aurait ensuite récupéré un million de dollars au titre du préjudice. 

Mais au-delà du simple aspect financier, les cours de M. Smith seraient également utiles pour mieux gérer des situations qui dérapent, avec des videurs qui en viennent un peu trop rapidement aux mains. A titre d’exemple, depuis que ses videurs sont passés par les cours de l’ex-flic de la côte Ouest, The Cloakroom – un club de striptease à Washington – “a vu chuter le recours à la violence par ses vigiles de près de 70 %”, appuie Corey Primus, l’un des managers du club. On ne peut que saluer l’initiative.

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