Australie : des “poubelles à drogue” à l’entrée des festivals ?

Écrit par Thémis Belkhadra
Le 01.02.2016, à 13h08
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Écrit par Thémis Belkhadra
Si redoutez la traditionnelle fouille à l’entrée des festivals, vous apprécierez le nouveau dispositif promu par l’association de prévention anti-drogue australienne, Harm Reduction Victoria. Les “poubelles d’amnistie”, permettent comme leur nom l’indique, de vous défaire des substance illicites qui pourraient vous porter préjudice. L’idée consiste à la fois à réduire les risques, mais aussi à collecter des produits, puis à les analyser. 

“Poubelle d’amnistie”, voilà un nouveau dispositif proposé au gouvernement australien par l’association Harm Réduction Victoria. Il propose aux fêtards de se débarrasser de tout produit illégal avant de procéder aux fouilles. 

Depuis les années 2000, les chiens renifleurs sont déployés en grand nombre sur la majorité des grands évènements musicaux australiens. Dans l’Etat de Victoria — où officie notre association — même les fouilles intégrales en dehors du commissariat sont autorisées.

L’émission Hack d’ABC rapportait même, en septembre dernier, l’histoire de deux jeunes australiennes qui avaient été entièrement déshabillées par des officiers de police, lors du Strawberry Fields Festival.

Pour ne pas attirer le flair des chiens renifleurs, certains Australiens ont trouvé une solution aussi dangereuse qu’inconsidérée : avaler un maximum de pilules avant de passer l’entrée. Une pratique qui a entraîné de plus en plus de décès en festival des suites à des overdoses.

Bill O’Loughlin, président de Harm Reduction Victoria dit de sa proposition qu’elle serait une “mesure à mi-chemin” permettant d’éviter des “décisions paniquées”. D’autre part, il présente également les “poubelles d’amnistie” comme “un accès unique aux substances en circulation” qui pourrait être ensuite mise à la disposition d’experts, afin qu’ils analysent précisément chaque produit, et puissent ainsi prévenir les risques que présentent certains d’entre eux. 

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Mais l’idée n’est pas au goût de tous. Le ministre australien de la santé mentale, Martin Foley, a déclaré qu’il n’était pas prévu pour l’instant de fournir les festivals en “poubelles à drogue” : “Nous continuerons de travailler avec la police de Victoria”.

Pourtant, les chiffres indiquent que les chiens ne sont que peu fiables : 64% des fouilles initiées par des chiens renifleurs se révèlent être de fausses alertes. Par ailleurs, une autre étude révèle que 30% des usagers australiens avalent immédiatement la totalité de leur drogue à la vue d’un policier accompagné d’un chien…Mais, les poubelles à drogue ont aussi leurs défenseurs. Parmi eux, John Rogerson, le président de l’Australian Drug Foundation s’est positionné favorablement en affirmant “qu’interdire les produits n’empêchaient pas les jeunes de les utiliser”. Richie McNeil, fondateur du Stereosonic Festival a attiré le regard du gouvernement sur les résultats positifs du dispositif lorsqu’il avait été testé en Europe — à Glastonbury notamment — en ajoutant à son tour que “la tolérance zéro actuellement mise en place ne fonctionne pas”

Source : The Age.

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