Les filles le savent d’avance : elles ne passeront pas une année de fête sans être approchées de manière inappropriée, touchées ou parfois pire. Les agressions sexuelles sont un problème grave dans les festivals de musique du monde entier, et particulièrement en Australie, où cinq cas d’agression sexuelle ont été signalés au Falls Festival de Tasmanie, pour l’édition de cette année seulement.
Plus récemment, plusieurs incidents à caractère sexuel ont été reportés au Saint Jerome’s Laneway Festival, lors de la tournée nationale. Le tollé provoqué par ces agressions ont poussé les organisateurs à prendre des mesures, comme la mise en place d’une ligne téléphonique directe pour signaler tout incident ou demander de l’aide. Mais un employé d’une entreprise de sécurité privée a expliqué au site The Examiner que certains organisateurs souhaitaient remédier à ce problème d’une manière différente.

L’homme recommande ainsi, de manière anonyme, l’utilisation de drones, non seulement pour réaliser de magnifiques plans de caméra, mais aussi pour alerter la sécurité en cas de comportement suspect. Les drones balayeraient ainsi la foule à la recherche de toute personne qui agirait de manière agressive ou aux “mauvais comportements”, permettant aux agents d’agir plus rapidement. Pour lui, la victime n’aurait qu’à lever la main au passage du drone pour se signaler et alerter la sécurité sur son emplacement.
On peut néanmoins trouver quelques failles à ce plan. Par exemple, comment distinguer une main levée en signe de détresse de milliers d’autres dans les airs en signe d’allégresse ? Le terme “mauvais comportements” reste aussi très vague. Difficile de réagir rapidement pour les agents de sécurité, qui devront trier les informations.

Même si la surveillance des festivals par des drones est une perspective pour le moins perturbante, elle a le mérite de montrer que les organisateurs prennent maintenant conscience du problème des agressions sexuelles lors des évènements festifs. Finalement, qu’il s’agisse de hotlines, de surveillance ou de lieux sûrs, les festivals ne peuvent offrir qu’une protection limitée. Mais, comme le disait récemment un journaliste musical dans The Guardian, l’important est que les festivaliers se protègent mutuellement : “Si les foules de festival peuvent s’unir pour aider un mec qui veut slammer, elles peuvent s’unir contre l’agression sexuelle.“