Après une première journée consacrée aux projections du Renouveau, joli film sur l’essor actuel des fêtes alternatives en région parisienne, et de The Sound of Belgium, sur l’histoire du clubbing en Belgique, nous participions le lendemain à une intéressante table ronde sur les valeurs de la fête techno et la responsabilité des teufeurs dans son organisation. Le soir, le documentaire Sous le donjon de Manu le Malin du collectif de vidéastes Sourdoreille rendait bien compte de l’aura de ce DJ considéré comme le pendant sombre de Laurent Garnier qui se balade depuis vingt-cinq ans avec le même talent entre hardcore et techno.
Teaser – Sous le donjon de Manu Le Malin
Le lendemain, l’Astroboum organisée à la Passerelle voyait une nuée d’enfants déguisés et maquillés se déhancher sur un mix de disco, funk et percussions africaines, le tout envoyé par une bande de DJ’s en costumes d’ours très appréciés des bambins. Pendant ce temps, les parents patientaient au rez-de-chaussée en chinant dans les bacs d’une foire à vinyles bien achalandée. En début de soirée, Fatima Yamaha signait à la Carène un live de house planante avec une touche de funk, dans la lignée de “What’s A Girl To Do” qui l’a révélé l’an dernier.

Fatima Yamaha – What’s A Girl To Do
Dans la petite salle, le trio parisien Mad Rey, Neue Grafik et Lb aka Labat se produisait dans une ambiance très décontractée avec canapé et bâtonnet d’encens sur scène, envoyait un gaillard « ça va Rennes ? » au public brestois un peu interloqué et terminait sa prestation en offrant à boire à tout le premier rang. Quant à la musique, elle se baladait entre mix et live, avec une introduction disco très funky avant de virer house breakée à la façon de leurs sorties sur D.KO. On notait même au milieu du mix un track de rap US en goguette. Pendant ce temps, Robert Hood se produisait dans l’autre salle avec sa fille, à qui il abandonnait volontiers les platines en la surveillant du coin de l’œil, et le duo envoyait des tracks house au kick ultra puissant dont plusieurs tirés du nouvel album du padre.

Le lendemain samedi, on faisait l’impasse sur Omar Souleyman et, faute de DJ Stingray qui avait manqué son avion, on écoutait Helena Hauff qui commençait electro avant de s’orienter progressivement vers une techno empreinte de new wave et d’EBM. On trouvait le set agréable, cohérent et maîtrisé, même s’il a probablement manqué deux ou trois tracks vraiment détonnants pour le pimenter et déchaîner le public.

Après avoir écouté Manu le Malin aka The Driver qui déroulait impeccablement sa partition techno, on finissait la nuit dans une petite boîte locale, La Suite, où le légendaire trio new-yorkais Body & Soul, soit François K, Joe Claussel et Dany Krivit, se produisait sous une forêt de boules à facettes. Leur deep house et leur garage mettaient un peu de temps à convaincre les teufeurs à casquettes qui sortaient du mix de Manu le Malin, d’autant que leurs enchaînements étaient pour le moins imprécis, mais ils finissaient par emporter le morceau à force d’envoyer des bombes deep house et garage gorgées de soleil, bien agréables en cette glaciale soirée d’hiver.