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Posted by RA+RE Clothing on Monday, January 18, 2016
Ce mardi 19 janvier, le Café Français, autour de Bastille, rassemblait tout ce que Paris peut compter de journalistes, photographes, cadreurs et perchistes. Arnaud Montebourg, hier ministre de l’Économie sous Hollande, aujourd’hui se disant « en retrait de la vie publique professionnelle », désireux de « retourner parmi les Français dans le monde passionnant de l’entreprise » présidait le jury du concours créé par le publiciste Gérald Cohen. Il allait décerner le prix 2016 du BabyBrand food (à l’entreprise marseillaise Crespi et ses sorbets alcoolisés) et BabyBrand fashion à RA+RE, une marque de vêtements couplée à un label minimal-house parisien 100% féminin.
Dans un univers électronique majoritairement masculin et pas franchement connu pour être politisé (la venue du président de l’Assemblée Nationale Claude Bartolone au Weather Festival 2015 en a laissé beaucoup bouche bée), le geste d’Arnaud Montebourg est loin d’être anodin, et met en lumière non seulement les artistes électroniques féminins, mais aussi sa communauté, elle, très hétérogène. Mais à quel point l’homme politique le sait-il ? « Je ne connais pas assez la scène électronique, ce n’est pas mon goût, mais je trouve parfaitement normal que l’on puisse y retrouver la grâce de la musique. Ce qui me plait, ce sont les orientations créatives de la jeunesse, celles qui réinventent le monde. Il faut les encourager. »
Une minorité de femmes
Du côté des vainqueurs, c’est tout sourire que Clara Rohmer et Claire Abitbol, co-fondatrices de RA+RE (avec Jessie Dib, qui opère de New York), reçoivent leur prix. Une « consécration » nous confient-elles : « C’est très encourageant pour la suite. La volonté de RA+RE est justement de permettre aux femmes qui ressentent l’envie, le besoin de faire de la musique, de se lancer et de passer outre les préjugés ; de monter une vraie communauté de filles qui se ressemblent, s’entraident, s’influencent et se rassemblent autour du DJing et de la production de musique techno. Cela prouve également qu’un autre public, de non-avertis, réalise qu’il y a eu un véritable boom concernant la scène électronique, que c’est aujourd’hui un réel phénomène de société. »
Les deux filles continuent : « Quand on voit que des événements comme le Weather Festival ou le Peacock Society qui rassemblent environ 50 000 personnes à chaque édition – notamment beaucoup de femmes – on peut se rendre compte qu’il ne s’agit plus d’évènements de niche et que la techno est la nouvelle forme d’expression des 18-35 ans, comme a pu l’être le rock dans les années 60/70. C’est formidable. »
“Le monde de la techno est encore un milieu très masculin où les femmes doivent faire leurs preuves pour ne pas passer pour de simples poupées derrière les platines.”
Une scène infiniment plus forte qu’il y a encore dix ans donc, plus dense, mais qui, toujours selon les deux jeunes créatrices, comporte encore des carences : « Aujourd’hui, les femmes dans la musique électronique sont malheureusement très peu, si ce n’est quasiment pas représentées. Le monde de la techno est encore un milieu très masculin où les femmes doivent faire leurs preuves pour ne pas passer pour de simples poupées derrière les platines. Il y a, bien sûr, de très grandes artistes qui sont représentées aujourd’hui comme Margaret Dygas, Sonja Moonear, tINI, Julie Marghilano, Dasha Redkina… mais elles restent une minorité. »