Ansome : “En Angleterre on a ce style de techno bien à nous, abrasif et plein d’énergie”

Écrit par Trax Magazine
Photo de couverture : ©capture Fact
Le 26.10.2017, à 10h53
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©capture Fact
Écrit par Trax Magazine
Photo de couverture : ©capture Fact
Invité pour la première fois au Canada par le collectif OCTOV, le producteur Ansome, originaire de Londres et maintenant basé à Berlin, n’a pas failli à sa réputation de gros joueur. Cet amoureux des synthétiseurs modulaires a délivré un live et un set de techno brute, industrielle, “à l’anglaise”, dont il est l’une des figures. Entre deux avions, Kieran Whitefield a répondu à quelques questions posées par Trax.

Par Elsa Fortant

C’était ta première canadienne, comment décrirais-tu l’expérience ?

C’était génial, je ne savais pas trop à quoi m’attendre mais la soirée était sold out et l’énergie était folle ! C’est une des meilleures dates de ma tournée en Amérique du Nord. Je ne suis pas resté très longtemps à Montréal mais j’ai senti que la techno y est appréciée, j’ai été
agréablement surpris.

Et comment as-tu senti le public ? Est-ce que traverser l’Atlantique implique de devoir adapter sa manière de jouer ?

Le public était chaud ! Le système son était moins important que ceux auxquels je suis habitué en Europe et mes sets reposent beaucoup sur les sub-bass qui font exploser le cerveau, donc mes tactiques habituelles n’avaient pas autant d’impact. Le public aurait pu avoir du mal à rentrer dedans mais ce soir-là, tout le monde était dans l’ambiance, l’énergie était très bonne. Je joue de la techno agressive qui peut être difficile à écouter si tu n’as pas l’habitude ou que tu fais juste passer dans le coin, mais visiblement, le public a aimé ça !

Tu dis que tes tactiques habituelles n’avaient pas autant d’effet ; est-ce que tu mets beaucoup de préparation dans tes performances live ? (Ce soir-là, Ansome était en live et en DJ set.)

Maintenant, je ne prépare plus rien, mais c’était un gros problème pour moi quand j’ai commencé. Je préparais mes sets et live bien à l’avance et lorsque j’arrivais en club, si quelque chose ne fonctionnait pas comme je l’avais imaginé, ça ruinait ma soirée. J’ai dû apprendre à laisser les choses se faire, sans trop de préparation justement. La plupart du temps, je suis agréablement surpris par ce qui sort de mes sets, ça amène des performances plus versatiles, j’aime ça.

On sait que tu aimes particulièrement le travail de Perc, et c’est le genre d’artiste à délivrer des messages à travers sa musique, qu’en est-il pour toi ?

Pas de message ni d’histoire. J’ai étudié le sound design et la production sonore pendant cinq ans au lycée et à l’université où je devais constamment expliquer et justifier tout ce que je créais. Ça m’a rendu fou. Aujourd’hui, je fais juste les choses comme je le sens !

Quant à la scène techno anglaise, dirais-tu qu’elle se porte bien ?

Je vis à Berlin alors je ne suis pas certain de savoir comment ça se passe réellement aujourd’hui mais avant que je parte, c’était déjà en déclin. La plupart de mes producteurs préférés – Perc, Happa, Manni Dee, Myler, JoeFarr – viennent tous de Grande-Bretagne. On a ce style de techno très spécifique, avec beaucoup plus d’énergie et un son très abrasif. Ça mis à part, je pense que ce sont les shows qui craignent et c’est assez honteux. La nuit est en décrépitude, la plupart des clubs ferment et aussi gros que le vivier techno soit à Londres, il n’y a que Corsica Studios qui organise encore de bonnes soirées du genre.

Qu’est-ce qui t’attend pour ces prochains mois ?

Je vais à nouveau travailler avec Perc Trax et me concentrer sur mon propre label, South London Analogue Material.

Toujours avec la volonté d’inviter des artistes pour leur première canadienne, OCTOV reçoit SNTS le 17 novembre prochain. Trax peut d’ores et déjà vous annoncer en exclusivité que pour sa première date de l’année 2018, le 9 février, le collectif invite le producteur français à la popularité grandissante I Hate Models.

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