Réalisé par Camera Plume Prod, tout en noir et blanc et d’une durée de huit minutes environ, “Black Widow” est extrait de Ophiuchus, premier EP qui sortira courant novembre sur Work Them Records. C’est aussi le premier – et très réussi – clip de la redoutable Anetha. Rencontre.
Il y a deux ans tu envoyais à Trax tes premiers morceaux pour notre numéro spécial Nouvelle scène française (Trax n°169). Aujourd’hui tu sors donc ce premier EP, peux-tu revenir sur cette période et comment s’est affiné le son Anetha ?
Oui c’est exact, c’était il y a deux ans déjà… Entre temps je suis partie vivre quelques mois à Londres. J’y ai fait de super rencontres qui m’ont permis de jouer assez rapidement dans des clubs réputés de la capitale anglaise, comme le Corsica Studio, mais aussi pour des événements plus undergrounds comme les Dazed and Confused. C’était une expérience formidable qui m’a montré autre chose de ce qui se passait en France. Je vivais dans une warehouse avec des ingénieurs du son et j’avais accès à leur studio. J’ai ainsi pu faire des sessions production sur un sound system merveilleux, qu’ils avaient construit eux-même.
Mais c’est en rentrant à Paris que les choses se sont accélérées au niveau de la production. Je me suis installé un espace pour faire du son dans mon appartement et je m’y suis sentie tout de suite super bien. L’environnement joue énormément sur ce que tu peux produire. Depuis plus d’un an, j’ai trouvé une certaine stabilité qui me permet d’avancer et de me focaliser pleinement sur la production. Je pense que ce qu’on produit est en constante évolution par rapport à ce que l’on vit. Mon inspiration vient inconsciemment de toutes les choses qui se passent autour de moi. Cela peut être une expérience, une oeuvre artistique, cinématographique, musicale, un paysage, de l’architecture, tous mes ressentis en général. Donc oui, ma production a bien évolué depuis deux ans et ne cessera d’évoluer.
Ce clip est plutôt… angoissant ! Peux-tu en expliquer l’idée de départ et le travail de réalisation ?
Je dois avouer que même moi, certains passages m’angoissent. Mais on peut apercevoir que la fin n’est pas si tragique ! Enfin je n’en dit pas plus, l’idée c’est que chacun se fasse sa propre interprétation. Si on regarde les quatre titres de mon EP, on peut vite faire le lien avec un chef d’oeuvre du cinéma. Il me paraissait donc essentiel de mettre en image un de ces morceaux, pour faire honneur à cette source d’inspiration. Pour le clip, j’ai choisis “Black Widow” car c’est pour moi la pièce maîtresse de cet EP.
Tout est parti du titre : j’ai d’abord eu des idées esthétiques assez vagues, puis des idées de séquences assez brèves. J’en ai donc discuté avec Yann, le réalisateur du clip (Caméra Plume Prod), et nous avons avancé ensemble sur le scénario. Il a par la suite pris en charge le projet dans son intégralité et je trouve qu’il a véritablement réussi à retransmettre l’atmosphère de la track. C’est un morceau long qui dure environ huit minutes, dans lequel on passe par plein de ressentis et d’intensités différentes. J’aime bien l’idée que la vidéo puisse donner une autre dimension à la musique et vice versa…
Un second EP est prévu pour la fin de l’année. Tu peux nous en dire plus (esthétique, label…) ?
Le second EP sortira en fin d’année ou début 2016, toujours sur le label de Spencer Parker : Work Them Records. Il sera composé de deux remix du premier EP, un réalisé par Spencer Parker et l’autre réalisé par Antigone. Il y aura aussi dessus un troisième morceau en solo : “Traces To Nowhere”. Cet EP est dans la continuité du premier, je les considère comme un seul et même projet. Un deuxième clip video est également en cours de réalisation, cette fois-ci en couleur, et avec une atmosphère plus légère.
Tu commences à être bookée un peu partout en Europe (le Corsica Studio’s de Londres, Concrete à Paris, le 2.35:1 Berns à Stockholm ou l’About:Blank à Berlin), pour ceux qui ne t’ont jamais écoutée, c’est comment un DJ set d’Anetha ?
C’est toujours compliqué de parler de son travail. Je dirais dynamique et acidulé. J’aime surprendre les gens avec des tracks auxquelles ils ne s’attendent pas, et surtout je veux les faire danser. Je ne prépare jamais mes sets afin de pouvoir m’adapter à l’ambiance du club. C’est un plaisir à chaque fois d’être sur scène et de pouvoir partager ce moment avec le public. Je suis extrêmement reconnaissante de tout ce qui m’arrive et d’avoir eu la chance de jouer dans tous ces clubs réputés, aux côtés d’artistes fantastiques !
Les soirées Blocaus sont parmi les plus pointues de la capitale. Peux-tu expliquer le concept et la DA, et peut-être annoncer la prochaine ?
L’idée est de proposer des line-ups de qualité en proposant des associations d’artistes inédites. Nous voulons à la fois faire découvrir des nouveaux artistes, mais aussi présenter des artistes de renom sous un autre angle, tout en continuant à mettre en avant la scène parisienne. Nous pensons qu’il est très important de croire en nos propres artistes. C’est comme ça que Paris pourra continuer à s’imposer à l’international avec sa propre identité. La scène Berlinoise a toujours réussi à mettre en avant sa propre scène, et c’est grâce à cela qu’elle en est la aujourd’hui !
La prochaine Blocaus se déroulera le 6 Novembre à la Machine du Moulin Rouge avec Planetary Assault System, Answer Code Request, James Ruskin, Exal et le crew Parisien Taapion (PVNV, AWB et Shlomo). Pour ma part, je jouerai à la suivante, fin Janvier au Rex Club ! Nous invitons pour cette occasion un célèbre crew Berlinois… Mais je ne peux pas en dire plus pour l’instant !