C’est un tournant politique historique : le 6 janvier, une loi imposant un quota de femmes dans les conseils d’administration des plus grosses entreprises d’Allemagne a été votée en conseil des ministres.
Première économie européenne, l’Allemagne fait partie des mauvais élèves en ce qui concerne la place des femmes à la tête des entreprises. En effet, selon une étude récente de la fondation germano-suédoise Allbright, seuls 12,8% des trente plus grands groupes allemands comprennent des femmes dans leurs conseils d’administration, contre 22,2% en France, 24,5% en Grande-Bretagne et 28,6% aux États-Unis.
Le texte imposerait ainsi la présence d’au moins une femme dans les comités de direction des entreprises comptant plus de trois administrateurs. « Nous donnons enfin aux femmes qualifiées et motivées les opportunités qu’elles méritent au sein des directions » a déclaré la ministre de la Justice Christine Lambrecht, porteuse du projet de loi, selon le journal Vorwärts. « Il faut profiter de cette opportunité ». Le projet de loi concernerait 73 entreprises allemandes, dont 32 n’ont aujourd’hui aucune femme au sein de leurs conseils d’administration.
Fruit d’une discussion entamée en novembre dernier et soutenue par la chancelière Angela Merkel, le texte doit encore être approuvé par les députés.