Sur le papier, c’est avant tout une profusion de lumières, de détails et d’individus comme on n’en voit uniquement durant les longues nuits de fêtes. Logique, puisque le travail du dessinateur belge Brecht Evens s’inspire en grande partie de son goût pour la nuit. Si en 2010, ce dernier avait déjà publié Les Noceurs qui prenait pour cadre trois soirées menées à plein volume, l’année dernière, il revenait encore une fois à la thématique de la fête et des villes dans un roman graphique époustouflant baptisé Les Rigoles et publié chez Actes Sud. Et à l’écouter parler comme le physio d’un club, il semblerait bien qu’une bonne soirée repose sur une recette idéale qui a souvent fait ses preuves : « Un bon dosage de gens qu’on aime, de gens qu’on connaît un peu, d’inconnus et peut-être un ou deux chelous pour garder tout le monde sur le qui-vive. »
Ce mélange de profils et de personnalités est au cœur du travail de Brecht Evens qui n’hésite pas à inonder ses pages de couleurs, de postures, de mouvements et de formes piochées au sein de la comédie humaines formée par ses congénères. C’est ce qui fait de ses livres des objets si singuliers, fourmillant de détails comme des peintures de Klimt. « Dans mes livres, la fête est visuellement comme une sous-catégorie de la foule, des masses de gens dans leur diversité. Elle est comme un décor bruyant et plein d’interactions, où les protagonistes se révèlent par leurs paroles, silences, mouvements et paralysies. C’est un lieu où les gens bougent beaucoup, parlent beaucoup et portent des vêtements qu’ils ont choisis un peu plus consciemment, » explique Brecht Evens dans le numéro 223 de Trax Magazine qui revient sur son travail. Pour accompagner cet article à retrouver en kiosques, voilà quelques images qui permettent de saisir un peu mieux le style festif et bouillonnant du dessinateur.
Le n°223 de Trax Magazine est actuellement en kiosques et disponible sur le store en ligne.