Après Jean-Pierre Raffarin, Christiane Taubira et Valéry Giscard d’Estaing, c’est au tour de François Fillon de devenir le matériau plastique et sonore d’un nouveau clip loufoque de Dombrance. Un visage qui enfle et désenfle, qui tourne autour d’une paire de sourcils battant la mesure, qui se démultiplie pour former une chenille courant après un billet tandis que la voix rappelle inlassablement « C’est François Fillon », le clip réalisé par Olivier Laude et Jean-Baptiste Brégon, accomplit l’exploit, de l’aveu même de Dombrance, d’être « aussi débile que le morceau ».
L’année dernière, le Bordelais Dombrance donnait une nouvelle impulsion à sa politique musicale. Issu du parti pop pour lequel il avait produit un album en 2004, il se rapproche de la maison Kitsuné Musique dans les années 2010, et apprend à électroniser son discours pour le rendre à la fois plus synthétique et syncrétique. Il fait ses armes en langue de bois à travers un certain nombre de remix avant de préciser son programme à l’aide d’un trip à la cortisone et de synthés disco : souligner l’absurde et l’omniprésence multi-médiatique de ceux qui nous dirigent en jouant allègrement de leur image et leur nom offerts en pâture au domaine public.
L’artiste précise sur sa page Facebook, rieur, que « les recettes du single iront directement dans la cagnotte leetchi pour faire sortir Balkany ». Ce nouveau morceau représente un visage de plus dans la famille politique de Dombrance, qui constituera à terme un album encore à annoncer. En attendant, il sera en concert à la soirée Gonzaï vendredi 22 novembre à La Maroquinerie.