Une place de choix sera donnée à l’improvisation et à l’expérimentation sonore. Le top départ sera donné le mercredi 7 mars à la médiathèque musicale de Paris avec une exposition documentaire dédiée aux pratiques musicales brutes. Après une session radio animée par les émissions Radio Tisto et Bruit de Couloir pour dédiaboliser la psychiatrie en se servant de l’art, la journée se terminera en musique au son des prestations du pianiste Fabrice Foster connu pour ses improvisations explosives, du novateur duo-bricoleur des Troupes de l’imaginaire, et du luthier multi-instrumentiste Glenn Marzin.
Le lendemain, le festival proposera une affiche inédite sur la scène du théâtre de Vanves avec la venue exceptionnelle du trop rare Trevor Wishart. S’intéressant à la musique expérimentale depuis le début des années 70, il est compositeur de musique électroacoustique, improvisateur vocal, chercheur, auteur, et a construit son oeuvre autour des sons vocaux et de l’articulation de la parole. L’artiste et chercheur sonore italien Davide Tidoni présentera quant à lui sa nouvelle création interactive, où le public sera mis à contribution dans des activités en extérieur. Le jeune quintet international Pancrace sera lui aussi de la partie pour présenter son premier album expérimental dans lequel il défie les limites de l’improvisation, armé d’un impressionnant attirail sonore d’instruments baroques, dont orgues et violons.
C’est sur deux soirées les 9 et 10 mars que le centre culturel nord-parisien FGO-Barbara accueillera ensuite pêle-mêle la moitié du duo rockabilly franco-allemand Stereo Total Brezel Göring, DJ et producteur de génie connu pour ses sets enflammés à la croisée du lo-fi, de la déstructuration rythmique et du sampling ; le musicien algérien adepte de l’orgue électronique Mohamed Lamouri, devenu star de la ligne 2 du métro parisien grâce ses reprises de tubes internationaux et de titres raï cultes ; ou encore le projet collaboratif DNA, AND? – une rencontre entre des jeunes personnes atteintes de trisomie et des musiciens issus de la scène expérimentale d’Oslo – et l’artiste touche à tout Ogrob.
La suite des festivités prendra place les 15 et 16 mars au coeur de l’imposante Église Saint-Merry et s’annonce tout aussi marquante. Ce sera en effet l’occasion de découvrir le groove spectral de la rencontre inédite entre le percussionniste ascète japonais Seijiro Murayama et le producteur techno/minimal allemand Thomas Brinkmann, la psyché-noise japonaise du guitariste, bassiste, et chanteur japonais Kawaguchi Masami qui foulera le sol français pour la première fois, ou encore de célébrer les 50 ans du culte Silver Apples Of The Moon en compagnie de son auteur et pionnier de la musique expérimentale Morton Subotnick, qui s’associe pour l’occasion au prince du hardcore digital Alec Empire et au vidéaste expérimental Lillevan.
Enfin, le festival retrouvera ses collaborateurs de longue date – à l’origine des premières éditions – des Instants Chavirés pour une soirée de clôture en bonne et due forme le 17 mars au théâtre l’Échangeur de Bagnolet, qui fera la part belle à l’éclectisme. De la pop jazzy japonaise avec Maher Shalal Hash Baz, grindcore, musique industrielle, et dubstep pointu avec l’ex-membre de Scorn Mick Harris, réflexion techno “Aphexienne” avec le producteur anglais Russel Haswell aka Hard Disc Jockey, ou punk/metal avec le groupe du Vercors Satan.
A noter que le festival organise en parallèle une série d’événements à travers la France. Le Sonic Protest Ailleurs passera – entre autre – par Nantes (9 mars), Dijon (10 mars), ou encore Lyon (15 mars).
La programmation détaillée est à retrouver sur le site officiel du festival.