Outre leur dimension très politique, les soirées “Shemale”, comme disent les initié.e.s, sont aussi (surtout ?) un lieu de liberté pour toute la communauté LGBTI. Un espace de tolérance et de respect pour tou.te.s qui séduit au-delà du public et des artistes transexuel.le.s. “Je n’y suis pas invité que pour ma musique, mais parce que je suis moi-même trans”, souligne Martin Gugger, l’un des quatre membres du groupe français Salut C’est Cool, qui y passe régulièrement ses disques techno. Avant de préciser, que “des DJ’s non-trans y sont aussi les bienvenus. Parce qu’il n’y a pas encore suffisamment d’artistes trans, d’abord, et aussi parce qu’ils s’y sentent bien.”
Car c’est bien là une spécificité des soirées Shemale Trouble, on y trouve ici, comme rarement ailleurs, un esprit de fête libéré, où l’on peut “enfin être soi-même”.
“[Martin] a d’abord accepté d’y jouer “juste pour rigoler”, avant de tomber sous le charme : “C’est comme une espèce de coussin géant qui est trop confortable. C’est cool de pouvoir rencontrer des gens dans ce cadre-là.” Évoquant de mauvaises expériences dans des clubs connus de Paris, il regrette que la nuit reste si terriblement normée : “Il y a encore beaucoup de chemin à faire sur la question queer ou sur la liberté de disposer de son propre corps. Ce n’est pas du tout acquis.” (extrait de Trax #205)
Trax est parti explorer les dessous de ce clubbing trans, ses raisons d’être et son message. Fondateurs, organisateurs, DJ’s, tout un monde s’active pour faire de Shemale Touble une forme d'”empowerment pour les trans” œuvrant à leur reconnaissance, autant dans le milieu musical que dans la société tout entière. Des soirées ouvertes à tous, mais dont le succès n’est pas sans contrepartie… Le portrait sur 4 pages des rendez-vous Shemale Trouble se savoure dans le Trax #205, actuellement en kiosque.
Le 21 octobre prochain, c’est sur la scène de la Gaîté Lyrique à Paris que le collectif s’associera au festival Loud and Proud, avec un plateau qui mettra à l’honneur les artistes transgenres dont la reine de Chicago Honey Dijon et Elysia Crampton (lire notre interview ici).