Pour la série Kern du célèbre club de Berlin, Tresor, la DJ allemande Helena Hauff a concocté un mix d’environ 2h sorti ce vendredi 19 juin. La DJ a débuté comme résidente au Golden Pudel Club un club grunge et très populaire de Hambourg d’où elle est originaire. Entre 2015 et 2017, l’Allemande très prolifique sort plusieurs EP et trois albums. Son dernier LP, Qualm, est sorti en 2018 chez Ninja Tune. Dans sa musique, la DJ mélange electro de Detroit, industriel et techno, le tout influencé par l’acid et le post-punk.
Le club Tresor a également fait jouer dans ses différents volumes de Kern les Allemands DJ Hell et Objekt ainsi que le DJ de Détroit Stingray. Avec Kern Vol. 5, c’est la première fois qu’Helena Hauff est associée au Tresor. Ce mix intense est composé de morceaux 80’s ou plus récents que la DJ trouve au fil des années chez les disquaires. « Je ne joue que des vinyles et je n’ai pas d’autre moyen d’enregistrer un mix. Je pourrais le faire sur un ordinateur, mais ce ne serait pas vraiment moi. J’ai donc dû faire presser les pistes [inédites] sur des dubplates (disque physique en acétate, ndlr)- mais j’ai ensuite réalisé que j’avais choisi beaucoup de pistes folles qui sont vraiment difficiles à mixer alors ça a fini par être vraiment, vraiment long » révèle-t-elle au média The Face. Helena Hauff, qui travaille donc essentiellement sur analogique, livre ainsi une expérience musicale exclusive et fracassante qui avoisine les 150 bpm.
Dans ce mix underground sombre et menaçant, la DJ allemande présente sa vision de la techno, une techno ésotérique aux accents industriels et des morceaux d’EBM syncopés. Helena Hauff révèle des titres rares tel que « City of Boom » , sorti en 2004 par le duo de Detroit DJ Godfather et DJ Starski, « Mayhem » d’Esoterik alias Curley Schoop, un pionnier de l’acid techno néerlandaise mort en 1998 ou encore « Segment 3 », un morceau qu’elle a composé elle-même avec l’artiste grec Morah et dans lequel ils déploient des sonorités brutes et radicales.
Aux trois quarts du mix Helena Hauff décide de taper un peu plus fort avec « Intellectual Killer » du groupe de hardcore australien des années 1990, Nasenbluten.
La DJ calme à peine le jeu en fin de partie. Les derniers morceaux mettent à jour de timides mélodies sur des nappes cosmiques et acides avec notamment « Starless Night », une exclusivité du DJ français Umwelt ou encore « Pinwheel » de Shinra. Avec une techno tapageuse mais sous contrôle, Helena Hauff confirme donc une fois de plus sa place dans les hautes sphères de l’underground.