Digger hors-pair reconnu à l’international, partageant régulièrement les platines avec Jamie Tiller ou Dimitri From Paris, petit chouchou du festival Dekmantel… Ne vous méprenez pas : Raphaël Top-Secret n’a rien d’anonyme. Depuis quelques années, le Parisien s’est construit une solide réputation de selector, notamment via des sorties sur des labels tels qu’Antinote, Macadam Mambo ou encore une compilation aux petits oignons sur Music From Memory. Alors qu’est-ce que Raphaël a de si top-secret ? Sa selecta, of course. Adepte d’une house au groove implacable, ses trouvailles incluent des pépites deviant disco, house garage, reggae oldschool, synthé afro-caribéen ou encore downtempo, chinées dans les fonds des bacs des disquaires, des brocantes et des marchés aux puces…
Aujourd’hui, Raphaël Top-Secret confie à Trax un set de plus d’1h30 enregistré lors de la soirée Club Secreto au Rex Club début avril. Réalisé comme warm up avant le passage de Moodymann, il fait tranquillement progresser son set sur une vibe deep cosmic house onirique et groovy assez irrésistible.
Que souhaitais-tu exprimer à travers ce mix ?
Ce mix est un enregistrement de mon set d’ouverture à ma soirée ‘Club Secreto’ au RexClub Paris. C’était ma deuxième soirée le 9 avril et j’ai eu la chance d’accueillir Kenny Dixon Jr aka Moodymann. Il est l’un de mes artistes préférés de la galaxie, j’ai commencé à écouter sa musique en 2002, j’avais tout juste 17 ans et ça a changé ma vie. La musique était juste trop bonne et j’en voulais plus. J’ai donc exploré un tas de scènes incroyables pendant ces 20 dernières années et me voici au Rex Club avec Moodymann… je suis vraiment heureux !
Ce mix est ce que l’on appelle un “warm-up”, c’est-à-dire un set qui ouvre la nuit et dont la mission a pour but d’installer une ambiance accueillante pour la tête d’affiche. Vous allez doucement dans la nuit, sans pousser les choses. On laisse les morceaux jouer un peu plus longtemps que d’habitude. La technique de mix n’est pas le plus important, ici c’est la sélection qui compte, comme ça devrait toujours être le cas. J’ai réécouté presque encore entièrement ma collection de disques pour cette occasion et suis parti dans cette ambiance deep cosmic house ou appelez-la comme vous voulez. Je peux seulement vous dire qu’il y a beaucoup d’amour dans ce mix, beaucoup de sens dans ces chansons pour moi. Si vous écoutez “Set Fire To Me” de Willie Colon (1986) aidé par le génie de la productrice Yvonne Turner, c’est l’un des meilleurs exemples pour moi de la profondeur que peut atteindre la musique club. La musique club n’a pas besoin de taper fort tout le temps, vraiment pas, du moins pour moi. En fait, mon intention quand je joue, c’est de faire en sorte que les gens se sentent bien, mais je veille à ne pas les garder trop longtemps dans leur zone de comfort, ce serait pécher. Avec ce mix, je voulais nous emmener loin là-haut sur un doux nuage nommé “paradise”.
Dans quelles conditions a-t-il été enregistré ?
Il a été enregistré au Rex Club avec deux sacs remplis de disques, une paire de platine Technics et une table de mix Pioneer V10 !
Quelles influences/quelle scène voulais-tu représenter ici ?
En tant que DJ, mes premières influences viennent principalement de la house music de Chicago, de la musique garage de New York et de l’electro de Detroit. Ce sont des scènes issues des années 70, 80 et 90 qui ont joué un rôle énorme dans mon éducation à la musique club. Je joue beaucoup de disques de ces scènes “underground”. Pour ne citer que quelque noms de DJ et producteurs légendaires qui m’ont donner l’envie de m’y dédier tout jeune : Ron Hardy, Hot Mix 5, Larry Levan, François K., Juan Atkins, UR, Moodymann, Daniel Wang, Metro Area, I-F. Dans ce mix on navigue entre 1980 et 1997 avec des morceaux issus de différentes scènes. Pour moi un mix représente surtout ce que je veux faire passer comme émotion. Je mélange toujours les scènes et les fait communiquer entre elles pour recréer mon propre univers. Je ne joue pas uniquement des disques US. Les productions britanniques ont aussi beaucoup d’âme, il y a tellement de chansons magnifiques qui viennent du Royaume-Uni. Je ne peux pas vivre sans écouter Sade, elle est magique ! Quand la musique est bonne, çà n’a pas de prix et quand je joue je fais de mon mieux pour apporter ces émotions dans le mix. Si je joue ce morceau puis tel autre ensuite, cela peut créer un moment vraiment sublime. C’est pour ces moments-là que je joue.
Quel serait l’endroit idéal pour l’écouter ?
Trouvez un endroit ensoleillé.
Mettez vos lunettes de soleil.
Vapotez si vous le souhaitez et envolez-vous vers le “paradise”.
Tracklist
- Passion In Fashion – You Make Me Wanna Make Love (Perpetual Mix) – 1992 (Bottom Line Records)
- Ona King – Premonition Of Lost Love (Extended Adult Mix) – 1995 (La Casa Records)
- Willie Colon – Set Fire To Me (Inferno Dub) – 1986 (A&M Records)
- Vera – Don’t You Want My Love (Disconet Remix) – 1982 (Rams Horn Records)
- Pop Rocks – Fog – 1997 (Acid)
- Barbara Mason – Don’t I Ever Cross Your Mind Sometime – 1984 (West End Records)
- Was (Not Was) – Tell Me That I’m Dreaming (Traditional Remix) – 1981 (ZE Records)
- Mr. Fingers – Waterfalls – 1989 (Jack Trax)
- Loose Joints – Is It All Over My Face (Female Vocal) – 1980 (West End Records)
- Arnold Jarvis – Take Some Time Out (Dub) – 1987 (Fourth Floor Records)
- Little Annie – Prisoner Of Paradise – 1992 (On-U-Sound)
- Secret Weapon – Must Be The Music – 1981 (Prelude)
- Melody Stewart – You Don’t Know What You’re Missing Tonight – 1980 (DJ)
- Daphne – When You Love Someone (Groove Instrumental) – 1993 (Maxi Records)
- Matsubara – S.O.S. – 1984 (D&D Records)
- Feelin’ Vibes – Feelin’ Vibes – 1992 (Bottom Line Records)
- D.O.S. – Moira Jane’s Café (Maurice’s House Mix) – 1992 (Cardiac Records)
- The Funky Worm – Hustle! To The Music (T-Coy Mix) – 1988 (Atlantic)
- Atlantic Fusion – Don’t Fail Me Now (Sunrise Mix) – 1995 (Fluidity)
- Spatial Understanding! – Heartbeat – 1992 (Other Side Records)
- The Beat Junkies – All Mine – 1995 (Ugly Music)
- Myakka – City Jungle City – 1993 (Bottom Line Records)
- Elements of Life – Still Holdin’ On – 1994 (Oxygen Music Works)