Cet article est un court extrait d’un reportage publié dans le numéro 219 (mars 2019) de Trax Magazine. Le numéro, consacré à la ville de Detroit, est disponible en kiosque et sur le store du magazine.
Chaque année durant le week-end du Memorial Day, le festival de musique emblématique de la ville de Detroit, le Movement, prend place sur la Hart Plaza – un gigantesque parc urbain de 57 000 m² en plein coeur de la ville. Fondé en 2000, l’événement est devenu depuis quelques années une véritable institution, attirant des visiteurs du monde entier. Pour preuve, le chiffre impressionnant de 40 000 festivaliers – la capacité maximum du site – se pressant chaque jour sur la vaste de dalle de béton pour venir voir se produire les figures historiques de la techno city (cette année, Carl Craig, Octave One ou encore Kenny Larkin). Un succès qui, placé dans le contexte du regain d’attractivité connu actuellement par Detroit, se positionne comme son point culminant.
Si la politique de programmation actuelle, et son mélange hétéroclite des genres – sont également invités des DJ’s internationaux, légendes du hip-hop ou projets plus mainstream –, ne conviennent pas forcément aux puristes, force est de constater que la formule fonctionne, et que ses retombées pour la ville de Detroit, au plus fort de sa crise économique il y a encore tout juste 10 ans, sont réelles. Quelques statistiques témoignent de cette embellie. Du côté des réservations de logements, Airbnb dit enregistrer son meilleur score de l’année durant le week-end du Memorial Day – avec un chiffre record, l’an dernier, de 1700 locations. Avec 10 % de chambres bookées en plus, à la même période, les hôtels ne sont pas non plus en reste. « Un résultat assez remarquable pour un week-end de jour férié », déclarait alors pour Metrotimes Michael O’Callaghan, vice président exécutif et directeur de l’exploitation du Detroit Metro Convention & Visitors Bureau – une organisation faisant la promotion de la ville. A cela s’ajoute l’augmentation du trafic, dont profite également les services de VTC Uber et Lyft, qui selon la ville, enregistrent aussi leur meilleur score de l’année. La hausse du nombre de touristes annuel – passé de 14 à 17 millions entre 2014 et 2017 – témoigne même d’un phénomène à grande échelle : Detroit redevient une destination touristique. « Il y a dix ans, les gens venaient cinq jours, pour trois jours de festival. Maintenant, ils peuvent venir en vacances trois à quatre semaines », raconte John Collins, DJ d’Underground Resistance.
Le Movement, initialement baptisé Detroit Electronic Music Festival et dirigé par Carl Craig, puis Derrick May, connaît depuis ses débuts un franc succès en terme d’audience. Mais il a fallu attendre le milieu des années 2000, lorsque le festival fut repris par l’agence de production Paxahau, pour que ce dernier rentre enfin dans ses frais. Le prix de l’entrée, gratuite la première année – lorsque l’événement affichait encore un déficit de 300 000$ -, s’élève désormais à 85$ la journée. Une somme élevée qui n’empêche pas le Movement de faire systématiquement le plein. Un regain d’attractivité et une lueur d’espoir pour l’avenir de la Motor City…
Le reportage complet est à retrouver dans le numéro 219 (mars 2019) de Trax, disponible en kiosque ou sur le store du magazine. La rédaction, qui s’est interrogée sur l’état de santé de la techno city, est allée enquêter sur place, en partant à la rencontre des acteurs qui ont posé les fondations de son héritage culturel – de Zana Smith, commerçante et organisatrice de soirées connue de tous les pionniers de la techno, au mythique label Underground Resistance, fondé en 1989 par Jeff Mills, Mad Mike et Robert Hood. S’il s’intéresse aux échos de son glorieux passé, le numéro propose également une véritable immersion dans le nouveau Detroit, s’immisçant, à travers un photoreportage de Jarod Lew, dans ses quartiers populaires, ou encore dans le repaire créatif et multiculturel de Hamtramck – une ville à part entière, enclavée dans la Motor City.