La free party a pris place, samedi soir, dans un bois isolé de Fouzilhon (près de Béziers) et devrait se poursuivre jusqu’à demain matin — et ce malgré son caractère illégal, opposé à l’hostilité du gouvernement et des élus municipaux. Allan UFOT, l’un des plus anciens du mouvement en France qui débarqué d’Angleterre avec les Spiral Tribe en 1992, se trouve sur le lieu du teknival. “Il y a beaucoup beaucoup de monde, l’hélicoptère des gendarmes tourne au-dessus du site, tout se passe bien.” Il en est de même pour un second teknival, organisée en Haute-Savoie (500 à 1 000 participants), qui avait débutée vendredi soir et qui s’est terminée hier après-midi, sans un seul rapport d’incident.
Nous ne sommes pas des terroristes !
Si les organisateurs des deux événements diffèrent, la finalité est la même : inciter les autorités et les structures administratives à considérer cette culture comme une pratique respectable. Leur faire comprendre que de telles manifestations, bien qu’imposantes à première vue, ne sont pas synonymes de désordre ni d’excès et ne constituent, en aucun cas, un risque quelconque pour l’environnement et les communes avoisinantes.
Pour Allan UFO, le combat est malheureusement une nécessité. “Cette culture rassemble une multiplicité de gens et d’artistes qui ont le droit à la liberté d’expression artistique. Cela fait 15 ans (depuis l’amendement Mariani en 2001, ndlr) que cette liberté est violée par les différents ministères de l’Intérieur. Nous nous rassemblons pour que cela s’arrête.” Allan dit avoir rencontré tous les ministres de l’Intérieur des trois derniers gouvernements, il milite pour que la loi évolue. “Nous sommes toujours sous pression, et pris en compte dans une loi anti-terroriste. Nous ne sommes pas des terroristes ! Même si nous avons en principe des droits, nous sommes toujours coupables et avons l’impression d’être en dehors de ces droits.”
Bientôt un vrai dialogue avec l’État ?
Le message semble avoir été compris. Malgré l’absence d’autorisation, les festivités ont pu se poursuivre, sans contrainte aucune (si ce n’est le mauvais temps en Haute-Savoie), les autorités ont décidé de porter assistance aux organisateurs et n’ont pas eu à intervenir en urgence. De son côté, Henri Cabanel, sénateur de l’Hérault, semble désormais enclin à la discussion, si l’on en croit le communiqué de presse délivré à cette occasion : “Je ne suis pas pour les rave parties qui ont une mauvaise image auprès des populations et des élus, mais il me paraît indispensable de s’asseoir autour d’une table avec les maires, les représentants de l’Etat et les collectifs de jeunes pour travailler sur ce thème. Car il y a des enjeux de sécurité pour les jeunes et de tranquillité pour les riverains.”
#raveoltek #tekno #teknival Une vidéo publiée par CP23 (@ttryhards) le 16 Août 2015 à 19h33 PDT