Passionné de rave et connu pour s’être produit, de clubs en wharehouses, à travers la France entière, c’est d’abord depuis sa chambre d’adolescent que se lance dans l’art du mix, le DJ Sina. Pas encore prêt à montrer son travail – par « timidité ou immaturité », raconte-t-il –, il attendra un échange universitaire à Varsovie pour oser s’immiscer dans le milieu de la nuit, épaulé des DJ’s locaux Mateusz et Oskar, qui lui apprennent alors tout du métier. Une expérience qui forgera son personnage artistique et le poussera, à son retour à Paris en 2009, à prendre contact avec un organisateur de soirées, Thomas Lesnier – ancien programmateur de La Machine et créateur de l’agence de booking Burnin Music –, qui l’érigera en résident de ses événements.
5 ans plus tard, Sina cofonde Subtyl, un collectif qui fait revivre dans la capitale l’esprit des raves des 90’s, gardant secret les lieux de ses soirées – des réserves naturelles aux entrepôts, en passant par un studio de cinéma – jusqu’à quelques heures avant l’événement. Ne souhaitant pas être jeté dans une case, l’artiste se revendique de tous les styles de techno, sans distinction aucune. Une philosophie imprégnant les 2h de podcast qu’il a concoctés pour Trax : « Le mix suit le cheminement des musiques auxquelles j’ai été exposé, de l’EBM à la techno en passant par la rave et l’indus’. Des trucs récents, de l’oldschool, des trucs inédits. J’aime crée du contraste. »
Dès les premières secondes, le décor est planté. L’auditeur se retrouve immergé dans une techno sombre et inquiétante, sur fond de discours surréaliste : « Le podcast commence sur un extrait d’Orange Mécanique. Pour moi la techno est la meilleure thérapie. C’est une musique qui rassemble et offre une soupape de décompression, un exutoire. Quand je mixe, j’aime avoir une sorte de scénario dans ma tête, pour avoir un fil conducteur. Là, l’idée du patient en HP – interprété par Malcolm McDowell dans le film – qui n’arrive plus à distinguer la réalité de ses rêves et hallucinations m’a inspiré. » Les troubles du personnage, juxtaposés à l’état cotonneux dans lequel les sons nous plongent, font sens. Le podcast met ainsi en avant des beats techno distordus et pachydermiques, propices à un assourdissement des sens, sur lesquels se posent des envolées acid (Berg-jaär – “Masam”) ou bien une énergique EBM aux accents 80’s (Razbibriga – “Aio”). Sina en profite également pour partager des tracks d’artistes français qu’il apprécie, comme le sus-cité Berg-jaär, Mas ou encore Netsh.
À lire également
Paris : un ancien supermarché reconverti en lieu alternatif, le Mega Destock
Sina a désormais intégré depuis 2018, le collectif de DJ AZF, Qui Embrouille Qui. Son nouvel EP est disponible sur Bandcamp, Spotify et Beatport. « Le 12 avril, Subtyl sortira la compilation Mega Destock, que j’ai tracklisté avec 13 artistes, tous issus de la scène française et ayant joué à l’une de nos teufs : Size Pier, Munsinger, Voiski, Marcelus… et bien d’autres encore », ajoute l’artiste. Ce dernier se produira les 22 et 29 au Glazart, le 12 avril à La Station et le 17 mai à LNVRS (Nancy).
Tracklist :
Hallucinator – Goldcoast
UVB 76 – Pro Evolution
MAS – L’Hidé qui en savait trop [forthcoming on Subtyl]
Crystal Geometry – Appropriating The Means Of Production
Berg Jaär – Masam
Razbibriga – Aio
Sina – ?????
OB1 – Surveillance (II – 22 Remix)
Netsh – Stairway h
Introversion – Altered Perceptions
Mätäsism – RRR
DJ Varsovie – Vampires (Codex Empire Remix)
Alignment – Mental Rave
Process 404 – Hydraulic Movement
Lars Huismann – Explosive Thoughts
303 101 – Planet Rhythm
S.O.L. – Pollenflug (Mix 2)
303 – White label
Jerm – Breaking Point
Sina – ?????
Less Distress – Tsar-City
Hadone – How To Fake Success
Europa – Facegrinder I
Munsinger & Sina – ??????
Fever Ray – This Country (Paula Temple Remix)
DJ ESP – Push It As Far As You Can
Hadone – Party Monster
Voiski – The Grass Around Your Thies [forthcoming on Subtyl]
Anthro – Comforting Lies
Choice – Acid Effeil
Vladimir Dubyshkin – Pigeon Epilepsy
Balrog – Febrile Atsmohpere
SP-X – Breath Of Separation
Torgue – One Last Wish
Thomas P Heckmann – El Hazzared (Sina “Tropical Berlin” Edit)