Rojeh Khleif et Ayed Fadel, les membres du collectif palestinien Jazar Crew, ne se cantonnent pas à un seul style musical. Rojeh Khleif explique la largeur de leur spectre d’influences par la nécessité de combler un manque de producteurs locaux. « Jazar Crew est un collectif qui a commencé par organiser des événements, au cours desquels on était aussi forcés de jouer, puisque la Palestine manque cruellement de DJs. », raconte-t-il. « Si on voulait de nouveaux sons, il fallait qu’on les fasse nous-mêmes. »
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À l’occasion de leur passage en France le 12 janvier prochain dans le cadre de la résidence Club Méditerranéen au Sucre de Lyon, Rojeh Khleif (sous le pseudonyme « Takt ») nous a préparé un podcast ultra-pointu, entre electro et breakbeat. Dans ce mix, le Jazar Crew parvient avec maestria à revisiter l’electro : les rythmiques et fréquences dystopiques caractéristiques du genre sont comme drapées d’une mystérieuse langueur. Ce podcast sombre est idéalement à écouter « juste après une soirée qui se serait terminée tôt, quand tu rentres chez toi avec tes amis pour boire un verre. », conseille l’artiste. « C’est un bon set pour se défouler. »
Cela fait quelques années que Jazar Crew alimente la scène underground de sa région et se mobilise pour faire rayonner le travail de ses artistes. Véritables activistes pacifistes, les membres du crew sont notamment à l’origine du tout premier Boiler Room en Palestine, organisé à Ramallah l’été dernier.