Le rassemblement a débuté samedi, vers 15h, devant la préfecture de Quimper. Le cortège de 500 personnes a défilé de la place de la Résistance jusqu’à la Direction régionale des affaires culturelles. Jean-Daniel Montet-Jourdran, directeur de cabinet du préfet du Finistère, qui a rencontré cinq représentants du mouvement jeudi 1er décembre, s’est réjoui de la bonne tenue de ces évènements : “La manifestation s’est déroulée de 15h à 17h, cela s’est très bien passé. Le cortège s’est retrouvé au pied du mont Frugy avec de la musique. Il n’y a eu aucun problème, même avec la circulation.”
Entre 150 et 200 teufeurs ont également défilé à Vannes pour protester contre la répression qui a touché les free parties de Commana et de Plouaret au mois d’octobre.

Vincent Tanguy, du collectif Arts et cultures, a rappelé dans Ouest-France l’importance de ces rassemblements : “Les propos du préfet du Finistère jeudi soir ont peut-être apaisé la situation dans le département, mais on voit bien que des manifestations ont lieu aujourd’hui en Bretagne et partout en France. Chaque département a décidé d’une action pour faire remonter les revendications au niveau national.”

Toujours selon le quotidien breton, les teufeurs ont mené une opération escargot en bloquant la RN12, entraînant des bouchons autour de Lamballe, dans les Côtes-d’Armor. Partis de Plestan, les véhicules ont convergé vers Saint-Brieuc en quête d’un endroit où poser les murs de sons. En attendant, une centaine de véhicules ont stationné le long de la route. “Pour brouiller les pistes, nous avons annoncé que la soirée se déroulerait à l’aéroport de Saint-Brieuc, à Trémuson. Mais, comme prévu depuis deux semaines, nous nous sommes rendus non loin de là, sur le site de l’aérodrome de Ploufragan”, explique Vincent Tanguy d’Arts et culture.

De minuit à 4 h du matin, plus de 3 000 véhicules (fourgons et voitures) se sont rendus sur le site. La préfecture a comptabilisé plus de 12 000 fêtards venus pour cet évènement revendicatif. Les pistes de l’ancien aérodrome ont permis d’accueillir quinze murs de sons différents. Les Malfeteurs, T.lesco.P, Breizh Attack, Marmotek, C.E.T., Breizh Terrorist Company, Groseille crew, les Insoumis… Tous étaient présents pour se mobiliser face à la répression. “L’ambiance était énorme ! Il y avait des gens venus de toute la France, mais aussi pas mal de curieux qui venaient voir à quoi ressemblait une teuf. Les gens étaient cool”, lâche Meroan, un des nombreux teufeurs locaux.

Durant ce rassemblement de grande ampleur, trente permis de conduire ont été retirés pour des conduites sous emprise de stupéfiants ou de l’alcool et trois personnes ont été placées en garde à vue. “La préfecture avait mis en place un dispositif sanitaire très important avec trois ambulances et deux médecins. Sur toute la nuit, nous avons compté trois évacuations et 26 prises en charge. Ce qui est très peu par rapport au nombre de participants à la fête”, confie Vincent Tanguy. Les façades ont été coupées vers 16 h, dimanche, pour le démontage et le ménage. Tandis qu’un hélicoptère survolait les lieux plus tôt dans l’après-midi, il restait encore 1 500 personnes sur les coups de 18 h. Lundi 5 décembre, les organisateurs s’occupaient de ranger les derniers caissons.