12 albums électroniques qu’il fallait absolument écouter en 2018

Écrit par Trax Magazine
Photo de couverture : ©D.R.
Le 04.01.2019, à 11h54
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Photo de couverture : ©D.R.
Pour débuter l’année 2019 en beauté, Trax Magazine propose une rétrospective sur ses albums favoris de 2018. Après sa sélection 100% française, voici le top international de la rédaction. Björk, Daniel Avery ou encore Roedelius, cette année a été à la fois productive et qualitative pour les plus grands comme pour les newcomers.


Björk – Utopia (One Little Indian)

Bien que sorti fin 2017, les aléas des agendas ont voulu qu’il ne soit chroniqué que dans le Trax 207 de décembre/janvier 2018. Ce qui lui vaut une nomination hors-catégorie, mais tout aussi méritée dans ce top. Titré en toute hardiesse Utopia, l’autoproclamé « album Tinder » de l’artiste la plus iconoclaste de la musique électronique est un de ses plus réussis.

Comme d’habitude, la voix de l’Islandaise est manipulée comme un instrument. Mais c’est un air de quiétude qui se fait sentir tout au long des 71 minutes, avec parfois même des accordéons de l’espace (« Sue Me »). Un album expérimental des plus envoûtants.

La chronique intégrale du disque est à lire dans le numéro #207 de Trax Magazine.

Nils Frahm – All Melody (Erased Tapes)

Après quelques mois de discrétion et presque deux années d’écoulées depuis la sortie de Solo Remains, Nils Frahm dévoile un album de la maturité parcouru de sérénité. Ce claviériste de l’avant-garde, dont les précédents albums avaient su convaincre par leur sensibilité hors du commun, outrepasse une fois de plus la frontière entre pratiques néoclassiques et monde de l’électronique.

Nils Frahm a la lutherie dans le sang. On connaissait ses pianos arrangés, façonnés pour ses précédents albums et visibles sur scène. Mais pour All Melody, l’artisan s’est surpassé. Car cette fois-ci, c’est un grand orgue et une table de mixage qui ont entièrement été conçus avec l’aide de quelques mains amies.

La chronique intégrale du disque est à lire dans le numéro #208 de Trax Magazine.

Eli Escobar – Shout (Classic Music Company)

DJ et producteur hyperactif, le New-Yorkais Eli Escobar en est à son troisième album. Baptisé sobrement Shout, le disque dévoile l’état d’esprit de l’Américain, suite à l’élection de Donald Trump à la présidence des USA.

Le résultat, fruit d’une semaine de production, est une nouvelle fois signé sur Classic, le label fondé par Derrick Carter et racheté en 2010 par Defected. Sur la première partie, les influences hip-hop d’Eli sont nettes et l’emportent même sur la traditionnelle dance music.

La chronique intégrale du disque est à lire dans le numéro #208 de Trax Magazine.

Warsnare – Warchestra (Infinite Machine)

À l’écoute du nouvel album de l’Anglais Warsnare, alias Daniel Potter, il y a eu deux sentiments dominants. Le plaisir d’abord, en entendant ces neuf morceaux coincés entre ambient, jungle et orchestrations symphoniques qui composent l’excellent Warchestra. Puis, l’angoisse en pensant à la manière dont il faudra résumer la beauté et la complexité de ce projet à l’écrit.

« Tout a été enregistré live, confie-t-il, Même les boîtes à rythme, les synthés, les cordes, les voix, les percussions… Et certains sons ont été enregistrés au Brésil. » Il y a chez Warsnare ce côté instrumentiste aguerri, mais aussi un amour pour les musiques électroniques, qu’il a découvertes via la drum’n’bass dans les clubs de Brixton et Shoreditch vers 14 ans.

La chronique intégrale du disque est à lire dans le numéro #209 de Trax Magazine.

Daniel Avery – Song for Alpha (Phantasy Records)

Propulsé par Drone Logic en 2013, Daniel Avery mène de front une carrière de DJ hyperintense. Cela ne l’a pas empêché de s’enfermer dans son studio pour produire un nouvel album. Toujours accompagné par Erol Alkan, l’Anglais a préféré, cette fois, se tourner vers l’ambient et l’intelligent techno. Une réussite totale.

Le résultat de ce long processus s’appelle Song for Alpha et cette fois-ci, la musique s’éloigne des pistes de danse. Même si certains titres font résonner de magnifiques boucles techno et des sons psychédéliques, les inspirations d’Avery sont davantage à chercher du côté du label Warp, canal historique (Aphex Twin, Autechre, les compilations Artificial Intelligence), Kraftwerk et l’ambient de Brian Eno ou William Basinki.

La chronique intégrale du disque est à lire dans le numéro #210 de Trax Magazine.

Aïsha Devi – DNA Feelings (Houndstooth)

Dans DNA Feelings, Aïsha Devi affirme que le style incomparable, discrètement spatial et chromosomique, de sa trance nabab. Accoudé à la métaphysique et aux pratiques ritualistes, son deuxième opus pour Houndstooth transmute les codes de la pop et de la rave pour créer une musique synthétique faite de philtres ensorcelés.

DNA Feelings est un album frappant. Cette chimie de voix hypertrophiées, de heurts glaçants et de synthétiseurs rave-acid domine les onze titres liturgiques de l’album. L’ésotérisme bouillonne dans le sang d’Aïsha Devi.

La chronique intégrale du disque est à lire dans le numéro #211 de Trax Magazine.

Âme – Dream House (Innervisions)

Après dix-sept ans de tracks et de scène pour imposer leur nom parmi les plus grands, le duo Âme, composé de Frank Wiedemann et Kristian Beyer, l’un habituellement aux machines, l’autre aux platines, sort son premier album sur Innervisions, Dream House, un hommage à l’histoire de la musique allemande qui les a vu grandir : de l’élégant krautrock de Roedelius au postpunk de la rugueuse Gudrun Gut.

Dream House, c’est l’utopie d’un salon d’écoute idéal. Dans cette maison de rêve, il n’y a pas de musique de club. Frank et Kristian n’en écoutent pas chez eux. Mais une platine où tourne ce premier album, conçu pour l’écoute tranquille et d’une traite.

La chronique intégrale du disque est à lire dans le numéro #212 de Trax Magazine.

Ammar 808 – Maghreb United (Glitterbeat)

Fer de lance de la scène tunisienne, le producteur Sofyann Ben Youssef se réinvente cette année sous le nom d’Ammar 808. Il a sorti en juin dernier Maghreb United, un premier album qui risque de redessiner en profondeur les lignes du panarabisme électronique.

Maghreb United est un album étonnant de lumière, qui égrène une palette de matières sonores finement agencées : « Je ne voulais pas tomber dans le piège du producteur qui donne tout sur la partie arrangement, explique Ammar 808. L’album est donc un jeu d’agencement distincts entre différentes pistes qui se jouxtent mais ne se heurtent pas. »

La chronique intégrale du disque est à lire dans le numéro #213 de Trax Magazine.

Spiral Deluxe – Voodoo Magic (Axis)

Composé de Jeff Mills, de l’ancien d’Underground Resistance Gerald Mitchell, du bassiste Kenji Hino et de la claviériste Yumiki Ohno, le quartet jazz Spiral Deluxe livre un disque atypique explorant les styles et les formats avec virtuosité.

Rappelant la démarche de Tutu de Miles Davis, produit par son bassiste Marcus Miller, qui mêlait dès 1986 jazz et machines, Voodoo Magic a toutes les cartes en main pour devenir lui aussi un classique. Un disque qui serait l’expression parfaite d’une des obsessions de Jeff Mills : faire évoluer la musique techno.

La chronique intégrale du disque est à lire dans le numéro #214 de Trax Magazine.

Mueller & Roedelius – Imagori II (Grönland)

Un disque frais comme un premier album après cinquante ans de carrière ? C’est le tour de magie qu’exécute le grand prêtre du krautrock Hans-Joachim Roedelius sur Imagori II, sa collaboration avec Christoph Müller de Gotan Project. Atmosphérique et pénétrant, un grand opus élaboré « avec le cœur et le ventre ».

Imagori II n’est pas un disque insouciant. Avec ses nappes suspendues, évoquant le Blade Runner de Vangelis, ses kicks amples comme des cratères de Lune, le premier morceau « Foghorn » figure une spatiale mélancolie. Ou peut-être est-ce de l’abnégation.

La chronique intégrale du disque est à lire dans le numéro #215 de Trax Magazine.

Deena Abdelwahed – Khonnar (InFiné)

Après l’EP Klabb en 2017, la DJ résidente de Concrete sort son premier album, Khonnar prononcer ronnar – toujours sur le label français InFiné. Entre sons techno, instruments traditionnels arabes et noms de tracks politisés, l’artiste offre une philosophie musicale et politique anticonformiste.

Sur Khonnar, la première impression est sans concession. L’album est éminemment techno mais jamais le kick ne cogne. Les rythmes sortent des cases, les chants arabes sont habités en ensorcellent. Les boucles obstinées se font hypnotiques, alors que les sons bruts des boîtes à rythme pénètrent l’auditeur jusqu’à l’os.

La chronique intégrale du disque est à lire dans le numéro #216 de Trax Magazine.

Planningtorock – Powerhouse (DFA)

Avec Powerhouse, Jam Rostron alias Planningtorock tend vers la maturation artistique. Ce quatrième opus célèbre la non-binarité et résout une décennie d’expérimentations identitaires dans un panaché de morceaux pop. Un album touchant et libérateur.

Dans Powerhouse, le quatrième album de Jam, qui se définit comme non-binaire et porte dans sa musique les valeurs de « transnational gender equality », sa voix suave et étouffée par les pédales d’effet caresse et électrise, lise et hérisse l’auditeur, à la manière d’un vocodeur funky à la « So Ruff So Tuff » de Zapp & Roger.

La chronique intégrale du disque est à lire dans le numéro #217 de Trax Magazine.

Le top 2018 des albums français est à retrouver ici.

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