10 livres parus en 2018 à offrir aux passionnés de musique électronique

Écrit par Manon Beurlion
Photo de couverture : ©DR
Le 21.12.2018, à 16h04
04 MIN LI-
RE
©DR
Écrit par Manon Beurlion
Photo de couverture : ©DR
Trax a sélectionné dix sorties de 2018 à offrir aux petits rats de bibliothèques aficionados de beats électroniques.



Mute : Le label indépendant depuis 1978 jusqu’à demain

par Terry Burrows et Daniel Miller (éditions E/P/A, 320 pages) 35 €

Mute démarre en 1978 avec l’unique single de The Normal, alias Daniel Miller, le boss de ce label anglais qui va totalement épouser la musique faite avec les nouvelles technologies, jusqu’à imposer une esthétique sonore. Le beau livre qui paraît aux éditions E/P/A permet de redécouvrir l’histoire de ce label indépendant à l’influence majeure, qui a révélé D.A.F., Laibach, Yazoo, Erasure, ou encore Nick Cave & The Bad Seeds, Moby et Goldfrapp.

Rave On : Global Adventures in Electronic Dance Music

par Matthew Collin, Serpent’s Tail, 385 pages, en anglais, 17 €

Matthew Collin publie un ouvrage qui explore les dancefloors contemporains aux quatre coins du monde tout en interrogeant les enjeux économiques, politiques et sociaux qui les traversent. Malgré son épaisseur, Rave On est particulièrement agréable à lire pour peu que l’on maîtrise un minimum l’anglais. Les brèves descriptions de fêtes et nombreuses anecdotes relatées avec un humour d’une élégance typiquement anglaise tiennent brillamment en haleine.

Mydriasis

Ouvrage collectif, dir. Irwin Barbé, Simon Chambon-Andreani, Clémentine Léon, Gautier Scerra, 224 pages 15 € (édition limité à 200 exemplaires)

Loin de faire dans le sensationnel et le gratuit, Chambon-Andréani et Irwin Barbé ont su trouver l’équilibre entre brutalité et magie, caressant l’espoir « que la puissance poétique de certaines images aide à dépasser leur aspect parfois malsain » et que les profanes puissent y voir autre chose qu’un livre de drogués sous musiques répétitives.


Un emploi sur mesure

par Sven Hansen-Løve, Seuil, 368 pages, 19,50 €

Dans son livre, Sven Hansen-Løve (DJ et coscénariste du film Eden) plonge le lecteur dans une histoire palpitante : celle de Raphaël Thiolet, 27 ans, embauché par une mystérieuse entreprise de renseignements. Le récit au rythme d’une belle musicalité se situe à Paris dans les années 90. « J’ai choisi Paris. Pour autant, l’histoire pourrait se dérouler ailleurs. Au-delà de Paris, c’est la ville qui tient une place importante dans le récit et ce qu’elle engendre comme tension, comme agressivité, comme stress. » explique l’auteur.

Mars by 1980 : The Story of Electronic Music from Stockhausen to Skrillex

par David Stubbs (Faber & Faber, 2018, 448 pages, en anglais) environ 22 €

Mars by 1980 est potentiellement une bonne porte d’entrée pour ceux qui connaissent bien l’histoire de l’électronique via le club, mais moins celle des expérimentations et théories qui l’ont rendue possible. Quand à ceux qui ont déjà bien potassé leur Schaeffer et compagnie, le récit a l’avantage de rendre ces personnages (encore plus !) concrets.

   À lire également
Un livre répertorie les meilleurs disquaires dans le monde entier


Belgian New Beat

par Kristof Vandenhende et Patrick F. Gypen, 278 pages, 39,95 €

Paru en flamand et en français, le livre revient sur cette période folle qui a vu débouler ce nouveau genre électronique produit dans le plat pays. Patrick F. Gypen, DJ phare de la scène belge et personnage clé du new beat, revient sur la création de ce courant, ses racines et ses liaisons. « Dans les années 1980, le disco devenait faible et les DJ’s, comme les clubbers, ont eu envie d’une nouvelle musique pour danser. Avec les outils de l’époque, des ordinateurs Atari ou Macintosh, des jeunes ont inventé un nouveau courant, le new beat », se souvient-il.

Techno 100

par Jean-Yves Leloup, Le Mot et le reste, 256 pages, 20 €

100 essentiels de toute discothèque qui se respecte. Tous les grands noms de la techno sont présents dans ce livre, comme Joey Beltram, Hardfloor, Slam, Dave Clarke, Speedy J ou encore Green Velvet, avec beaucoup de producteurs de la scène de Detroit (Derrick May, Kevin Saunderson, Carl Craig, Kenny Larkin), certains apparaissent même plusieurs fois, sous leur propre nom ou leur alias (Ludovic Navarre, Richie Hawtin, Robert Hood, Juan Atkins ou Jeff Mills).


Faire danser les gens

par Fred Rister, Séguier, 168 pages, 18 €

Dans Faire danser les gens, Fred Rister raconte son histoire. Une histoire hors du commun faite de passion et de désillusions, d’une chance incroyable – sa rencontre avec David Guetta – et d’une malchance en cascade – il a eu neuf cancers et le dernier pourrait lui être fatal. Un destin hors du commun pour ce gamin du Nord de la France qui rêvait d’Amérique. Les hits électroniques qu’il a composés ont fait le tour du monde, mais Fred Rister reste un quasi-inconnu. Pas non plus un ghost producer, car son ami David Guetta n’a jamais caché qu’il travaillait avec lui. Ensemble, les deux français ont signé plusieurs tubes, « Love Is Gone » ou « When Love Takes Over », et pour des artistes américains comme Snoop Dogg, Flo Rida ou Kelis.

After Party

par François Prost, Headbangers Publishing, 288 pages, 45 €

Projet fou du photographe François Prost, publié en octobre 2018 chez Headbangers Publishing, maison d’édition d’Ed Banger Records : After Party est le recueil de ses nombreuses années passées sur les routes de France et de Belgique à documenter les clubs de nos régions, après les fêtes. L’ouvrage est très épuré, sans texte ou presque, pour laisser toute sa liberté à l’image et à son interprétation par le lecteur. L’inventaire compile près de 200 clichés de clubs qui semblent, pour la plupart, sortis de nulle part, avec leurs néons et faux palmiers au cœur de paysages souvent ruraux.

Voguing and the House Ballroom Scene of New York 1989-1992

par Chantal Regnault, Soul Jazz Records, 208 pages, en anglais, 35 €

Après plus de quarante ans passés de l’autre côté de l’Atlantique, le retour à Paris de la photographe Chantal Regnault est délicat. Comme elle le dit à elle-même, si « [ses] fondations sont en France, le premier étage est New York, et le deuxième Port-au-Prince », en Haïti, où elle vécu quelques années. C’est ainsi qu’elle rencontra par curiosité la danse voguing et les ballrooms new-yorkaise, au tournant des années 90, qu’elle photographia pour quelques journaux français, et pour elle. Ce livre compile ses clichés de cette scène confidentielle sur 200 pages, au plus près des danseurs et de leurs tenues extravagantes. 

Newsletter

Les actus à ne pas manquer toutes les semaines dans votre boîte mail

article suivant