1/ Peut-on revenir sur l’histoire de ce nom ?
Vielspaß, c’est allemand et ça veut dire amuse toi. C’est donc une injonction à la fête, inspirée par l’artiste et ami Mardi Noir, la veille d’un départ à Berlin vers l’été 2012. Ce projet très sérieux de label avec un nom désinvolte est à l’image de notre philosophie en règle générale : ne pas trop se prendre au sérieux tout en faisant les choses sérieusement.
2/ En réalité, qui se cache derrière ?
Le projet est sorti des cartons de la galerie DMA et la team se compose aujourd’hui d’Isaure Quillien, la manager du label, Nicolas Prioux, le DA, Olivier aka Isolator, l’ingé son, Benoît Lacroix notre ambassadeur parisien et Camille Larère, notre correspondante à Londres. Sans parler de tous nos copains et copines qui donnent un énorme coup de main pour l’organisation des soirées, festivals, et de tous les artistes que nous invitons à signer les artworks…
3/ Finissez cette phrase : Tout a commencé…
Dans les années 90, avec Isolator. Nous organisions des soirées à Rennes et à Carnac. Des années plus tard, dans nos métiers plutôt créatifs, nous avons décidé de décloisonner les genres musique, art, mode de vie, en essayant de les transformer en expériences esthétiques totales. L’art dans la vie et le réel et non pas comme un loisir, une pause, ou une exception. C’est un peu l’idéal auquel aspirent nos multiples engagements.
4/ Votre ligne artistique en quelques mots-clés ?
Ayant connu les prémices de la musique électronique, nous avons un goût particulier pour la chaleur des sons synth et boîtes à rythmes eighties, qui se traduit par un mélange des genres disco, electro-funk, early techno, acid, ebm, new wave, new beat… Nous sommes à la fois tournés vers le passé, en ré-éditant et remixant des tracks oubliés, mais aussi vers quelque chose de plus moderne, en essayant de revisiter ces esthétiques.
5/ Si vous aviez un slogan ? Un hymne ?
On aime bien “Acid”, mais “xtc” n’est pas mal non plus… Personnellement, le track qui me connecte le plus avec ce que nous faisons, une sorte d’hymne donc, qui me met sur “ON” à chaque fois que je l’écoute et depuis plus d’un an, c’est “xtc” de Koze…
6/ Si vous deviez associer l’esprit du label à un club du monde ce serait…
L’Europe a un réseau de clubs extraordinaires, dixit Mick wills qui en a fait pas mal ! Et mon choix personnel va naturellement au Bargain, notre club éphémère, pour ceux qui savent… Inspiré de lieux tels que Griessmuehle, Arma 17, Moog, etc. Dommage que les conditions soient si difficiles pour ouvrir des clubs en France, car la demande est là. Je trouve dommage que nous n’ayons pas notre propre lieu mythique ici lorsqu’on voit la vivacité de la scène électronique à Rennes, qui, en dehors de l’Ubu ou du Live 88, est malheureusement cantonnée à des salles des fêtes ou des animations grand public.
7/ Plutôt vinyle, CD, K7 ou digital ?
Vinyle, pour la beauté de l’objet, le spectacle du DJ qui a une vrai présence et qui est obligé de faire des choix.
8/ Le distributeur est sympa ?
Notre distributeur, c’est Otto Kraanen et sa maison de distri Diana Charité. Il est aussi le boss du label Bordello A Parigi, que nous admirons ! Il est en effet très sympa et fait un boulot de distribution remarquable, car nous collons – j’imagine – parfaitement avec l’esthétique qu’il promeut, ce qui n’était pas le cas auparavant avec notre autre distributeur français.
9/ Côté artwork, comment fonctionnez-vous ? Que cherchez-vous à exprimer ?
Chaque disque est un support que nous confions à un artiste de la galerie sous forme de carte blanche. Le disque devient alors une œuvre d’art reproduite à tirage limité à 300 ou 500 exemplaires, ce que nous trouvons cool pour faire voyager les artistes que nous aimons, tels que Mardi Noir, Benoit Leray, Maxime Roy, Elsa Quintin, Rodeo Basilic, Alice schneider, Felix Hamelot…
10/ Les remixeurs de rêve ?
Antony Maiovvi, Mick Wills, Dmitry Distant, Kelton Prima, le choix est difficile 🙂
11/ Dominer le marché du disque ou sortir deux pépites par an ?
On ne va pas se plaindre d’avoir été “meilleure vente” chez Clone deux mois consécutifs, suite à la sortie de nos deux derniers disques et on a beaucoup de projets dans les cartons… Cela crée des frustrations de faire attendre les artistes pour sortir un release. Alors, si nous pouvions en sortir un par mois, ce serait top ! Dominer le marché du disque, bien sûr… C’est une idée. On va y réfléchir, hein…
12/ Il y a quoi de prévu pour la release party ?
Des soirées pendant le Festival Made à Rennes au mois de mai, mais rien de spécial pour l’occasion.
13/ Et si je regarde un peu vos playlists du moment, j’y trouve quoi ?
Les labels suivants : Bordello A Parigi, Bunker, Northern Electronic, W.T. Records, Viewlex, Mannequin, Minimal Wave, Dark Entries, Nein, Giallo Disco, Dance Around 88, Midi Deux, Moustache, Vivod, Slow Motion… Des trucs éclectiques, comme D’Marc Cantu, SNTS, Elec Pt1, Inga Mauer, David Vunk, Koze, Acronym, Martin Dupont, Orgue Electronique, Das Ding, Plaisir de France…
14/ Qu’est-ce qu’il y a à l’horizon pour vous ?
Nous sortons le Vß007 et le Vß008 en mai
. Le Vß007 est l’EP d’“Electrosexual feat Hard Ton – I’m your machine” accompagné de trois remix, dont un d’Anthony Maiovvi qui a déjà signé un track sur notre label. Cette petite perle acid-electro-disco-funk est une vraie balle de club !
Le Vß008 est un various des newcomers sur notre label : six tracks de six artistes quasiment inconnus en dehors de Ringard. Nous l’avons réalisé en corrélation avec le Festival Made qui se déroule en mai à Rennes. Nous avons aimé l’idée de Made qui est d’associer les promoteurs et les labels locaux à la prog du festival. Cela nous donne l’occasion de découvrir les talents locaux et de les produire.
Aussi, quelques soirées à Rennes et ailleurs, car nous commençons à attirer l’attention de programmateurs de clubs, et de nombreuses sorties de disques, nous l’espérons : Bertoli, conformance, Kelton Prima, A-Sim, Mick wills, Dramatis Personae…
Viel spaß !!!